L’annonce que le taux de croissance de l’économie chinoise a atteint son niveau le plus bas en sept ans (6.7% en rythme annuel), a pesé sur les indices africains vendredi. Les pertes ont été les plus importantes sur les marchés qui dépendent de la Chine pour exporter leurs matières premières. Les principaux pays producteurs de pétrole se sont réunis ce week-end au Qatar pour discuter le gel de la production pour stimuler les prix. Les attentes du marché sont grandes dans la mesure où sans accord les prix de l’or noir pourraient s’effondrer, entrainant dans leur chute les autres classes d’actifs. Cela ne ferait pas les affaires des marchés africains.
En Afrique du Sud, le Rand a retrouvé son niveau de début décembre, s’échangeant à 14.62 rands par dollar. Bien que la possibilité d’une baisse de la note du pays par les agences de notation pourrait renverser la tendance, trois éléments peuvent soutenir la devise sud-africaine : la position hésitante de la Fed, les chiffres décevant de l’économie US et, justement, le maintien de la note de crédit du pays. Au niveau des nouvelles industrielles, il est intéressant de noter qu’AB Inbev a promis d’investir 1 milliard de rands pour soutenir les fermiers sud-africains, dans une tentative de sécuriser le feu vert des autorités pour l’acquisition de SAB Miller. Son action a pris 3.3%. Le JSE ASI, quant à lui, a gagné 3.14% cette semaine.
Le Zimbabwe a été dans la tourmente cette semaine. Le Président Mugabe a déclaré que près de 15 milliards de dollars de revenus de la vente de diamants ont disparu. Cela a soulevé des inquiétudes quant au leadership du pays et a amené plusieurs citoyens à protester pour le départ du président. Le ZSE Ind. a pris 0.44%.
NGSE ASI a perdu 2.40% cette semaine. L’économie nigériane reste fragile. Le pays a signé un accord d’échange de devises avec la Chine dans le but de soutenir la monnaie nigériane et aider à financer le déficit attendu pour 2016 (2.200 milliards de nairas). Dans le cadre de cet accord, le yuan intègre les réserves de changes du Nigéria et peut désormais circuler librement entre les banques du pays. Cela facilite les transactions en yuan. Le but plus ou moins caché de l’accord est de permettre au Nigéria d’émettre des « panda bonds », soit des obligations libellées en monnaie chinoise. Ces obligations qui seraient moins chères que les Eurobonds traditionnels puisqu’émises sur le marché chinois, pourraient soutenir le naira qui continue de s’affaiblir alors que le Président Buhari refuse de le dévaloriser. En parallèle, le Dangote Group a reçu un prêt de 2 milliards de dollars auprès de l’Industrial and Commercial Bank of China pour le financement de deux cimenteries.
Au Ghana, le GSE-CI a perdu 0.91%. Selon l’office national de statistiques, l’inflation a atteint 19.2% en mars (18.5% en février). Le pays vient de démarrer un programme d’aide du FMI dans le but d’améliorer la situation budgétaire et l’inflation galopante.
Au Kenya, le NSE ASI a perdu 0.29%. Après que la Chase Bank Kenya ait été placée sous administration judiciaire, le gouverneur de la banque centrale a annoncé lundi dernier que son institution mettait en place « une ligne de crédit pour soutenir toute banque ou institution de microfinance qui ferait face à des problèmes de liquidité dus à des facteurs extérieurs ». Cette mesure se veut rassurante pour le secteur bancaire kenyan après que trois prêteurs aient été placés sous administration judiciaire sur une période de neuf mois. Par ailleurs, le Kenya vient de recevoir un prêt de 600 millions de dollars de la Chine. Le but est de réduire la pression sur les taux domestiques en ayant recours à des capitaux extérieurs.