Beaucoup de paroles, mais peu d’actes…Il s’avère que finalement la Réserve fédérale américaine pourrait conserver ses taux bas encore un peu plus longtemps. En effet, le dernier rapport de l’emploi publié vendredi indique que l’économie américaine a créé en mai le nombre d’emploi le plus faible de ces six dernières années. En tenant compte des résultats des deux mois précédents, il semble que la tendance de la création d’emploi est baissière. La réaction des marchés ne s’est pas faite attendre: le dollar s’est affaibli par rapport aux principales devises mondiales, dont africaines.
En Afrique du Sud, le JSE ASI a gagné 0,28%. Standard & Poor’s a maintenu ses notes pour le pays à BBB- pour la note en devises étrangères (soit un niveau au-dessus de « spéculatif ») et BBB+ en monnaie locale. L’agence de notation a également maintenu ses perspectives négatives et a prévenu qu’elle pourrait les abaisser si les mesures mises en place par le gouvernement ne parvenaient pas à redresser l’économie. C’est un soulagement pour le pays qui, en cas de baisse de la note, aurait pu faire face au départ des fonds d’investissements qui ne sont pas autorisés par leur mandat à détenir des titres catégorisés comme « spéculatifs » par les agences de notation. La prochaine échéance est décembre, moment auquel le pays devra montrer l’implémentation concrète des réformes. Suite au communiqué de S&P, le rand s’échangeait vendredi à R15,10/$, son niveau le plus bas depuis le début du mois, franchissant même le support symbolique de R15/$. Parallèlement, le Standard Bank Purchasing Managers’ Index (PMI) a augmenté, atteignant 50,2 (contre 47,9 en avril) et franchissant donc la barre de 50 point qui sépare la croissance de la contraction. La bonne tenue de l’indice est due à de nouvelles commandes extérieures ainsi qu’à de nouveaux clients et investissements. Cela a également eu des conséquences positives sur l’emploi ce mois-ci. Ces données positives sont bien accueillies mais devront se confirmer dans les mois à venir avant de parler d’un renversement de tendance.
Au Nigéria, le NGSE ASI a chuté de 4,39%. La situation économique semble se détériorer de plus en plus. Ecobank a licencié 1040 employés cette semaine après que Diamond Bank plc se soit séparée de 200 collaborateurs récemment. La Banque Centrale a annoncé le lancement d’une politique de change plus flexible dont les investisseurs attendent toujours les détails, ce qui crée de l’incertitude sur le marché. Ce qui complique encore plus les choses est le communiqué du Bureau national des statistiques qui indiquait mardi que le pays avait enregistré une baisse de la valeur des marchandises échangées de l’ordre de 793,5 milliards de naira, passant de NGN 3,51 billions fin 2015 à NGN 2,72 billions à fin mars 2016. C’est le niveau le plus bas de ces sept dernières années. Selon le bureau, la chute de ce premier trimestre représente une baisse de 22,6% par rapport à ce qui avait été enregistré au trimestre précédent.
Le NSE ASI de Nairobi a perdu 1,41% après que la Banque centrale kenyane ait abaissé son taux pour la première fois en près d’un an. Les acteurs du marché se sont alors tournés vers les obligations, faisant grimper la valeur des bons du Trésor.
A Abidjan, l’Indice composite de la BRVM a perdu 1,45%. Les actions de Bank of Africa-Mali ont commencé à s’échanger sur la bourse ouest-africaine. Par ailleurs, dans le cadre d’un programme de privatisation, le gouvernement ivoirien a approuvé la vente de ses 10% de participation au capital de la banque NSIA Banque Côte d’Ivoire. 5% du capital de l’institution vont être cédés au Conseil ivoirien du Cacao et du Café, le reste sera proposé au public via la BRVM.
La bourse du Caire a terminé en hausse cette semaine, l’EGX30 gagnant 1,15%. Les actions de Cleopatra Hospital ont fait leur début ce jeudi.
