La réaction des marchés mondiaux après le résultat des élections américaines a été plutôt bonne ou n’a pas été aussi mauvaise qu’attendue. Quelles conséquences pour les marchés africains ? Durant sa campagne, Donald Trump a été très clair quant à sa volonté de s’attaquer aux pratiques commerciales de la Chine. Si cela se matérialise, une contraction de l’économie chinoise pourrait avoir un impact négatif sur les économies africaines qui dépendent des exportations chinoises. Cependant, vu la taille de la dette américaine détenue par l’Empire du Milieu (environ $1300 milliards), et les éventuelles représailles, l’on imagine difficilement que la future administration Trump passe à l’acte.
L’indice principal de la bourse du Caire signe la meilleure performance africaine de la semaine. L’EGX30 a bondi de 21,31%. Cette solide performance est due à plusieurs éléments. Tout d’abord, la banque centrale égyptienne a sécurisé du financement supplémentaire avec des banques internationales pour augmenter ses réserves de change et soutenir l’économie qui souffre de la pénurie de dollars. La transaction de rachat a une maturité d’un an. Le Ministère des finances a émis $4 milliards d’obligations à la bourse de Dublin pour servir de collatéral à l’opération de financement (repurchase agreement). Cela signifie que $2 milliards vont directement renflouer les réserves. Selon le ministère, le gouvernement a émis une obligation de $1,36 milliards à 4,62% (maturité, décembre 2017), une autre de $1,32 milliards à 6,75% (maturité, 2024), et une dernière de $1,3 milliards à 7% (maturité, 2028). Ensuite, l’indice a bénéficié de la mise en place du régime de taux de change flottant, décision appréciée des acteurs du marché., tout comme celle du FMI d’accorder une facilité de crédit de $12 milliards sur 3 ans. Le marché espère que ces décisions vont permettre à l’économie égyptienne de retrouver son niveau d’avant la crise du Printemps arabe.
A Johannesburg, le JSE ASI a gagné 1,22%. L’indice a été stimulé par la bonne tenue des actions des producteurs d’or, soutenus, eux, par des investisseurs en quête de sécurité. Les actions du segment ont grimpé de 4,8% grâce à la hausse des cours des matières premières. Toujours en Afrique du Sud, l’actualité a été marquée par la démission du CEO d’Eskom, le producteur national d’électricité, après avoir été accusé d’avoir usé de son influence dans des transactions entre la compagnie et la famille Gupta.
Au Nigéria, la banque Standard Chartered s’est vue infliger une amende de 2 milliards de nairas par la banque centrale (CBN) pour des infractions dans ses opérations de change. La banque aurait acheté $25 millions de dollars au taux official pour les revendre au-dessus du taux inter-bancaire. Le NGSE ASI perd 3%.
En Zambie, le Ministre des finances Mutati a déclaré au cours d’une audition parlementaire que le pays réduirait son déficit budgétaire à 7% du PIB en 2017. Par ailleurs, l’endettement domestique serait limité à 2% du PIB en 2017. L’économie devrait croitre de 3,4% à cause de la faiblesse cours du cuivre, les coupures de courant et l’inflation. Le LuSE ASI est resté stable (-0,07%).
