Une des principales missions d’une banque centrale est le maintien de la stabilité des prix. Ce mandat s’est traduit par différentes décisions prises dans plusieurs pays que nous couvrons.
Abdu Nashiru Issahaku, le gouverneur de la Banque du Ghana, travaille sur la révision du capital minimum requis pour les banques avec un comité dont les recommandations sont attendues pour la fin de l’année. Le gouverneur s’est récemment prononcé sur la nécessité pour les banques ghanéennes d’atteindre des niveaux de capital suffisants pour soutenir l’économie et aider le PIB à atteindre l’objectif de 8% de croissance par an. Selon le gouverneur, cette révision devrait entrainer une consolidation du secteur. En parallèle, la banque centrale ghanéenne a maintenu son taux directeur à 26% après que l’inflation ait atteint 16,9% en aout (contre 16,7% en juillet), soit au-dessus de l’objectif de 6 à 10%, qui n’a plus été atteint depuis 3 ans et demi. Mr. Issahaku s’attend à ce que l’inflation redescende sous la barre des 10% au second trimestre de l’année prochaine. Le GSE-CI gagne 0,09% sur l’ensemble de la semaine.
Au Nigéria, la pénurie de dollars continue. Celle-ci, liée à la suppression du régime de taux de change fixe, crée l’incertitude, notamment auprès des investisseurs étrangers qui peinent à revenir sur le marché de Lagos. Toujours dans l’actualité nigériane, une enquête dans le secteur énergétique vient d’être lancée. Celle-ci vise à vérifier la provenance de l’équivalent de 17 milliards de dollars de pétrole et de gaz naturel liquéfié retrouvés aux Etats-Unis, en Chine ou en Norvège. Le gouvernement soupçonne plusieurs entreprises d’avoir exporté illégalement du pétrole dans ces pays entre 2011 et 2014. Le NGSE ASI a gagné 1,39%.
A Johannesburg, le JSE ASI a gagné 0,32%. Un rapport a récemment montré que les perspectives des précipitations avaient amélioré les conditions des récoltes et que les rendements devraient stimuler la production de blé de 1,2%. Pour la première fois cette année, l’inflation a atteint 5,9% en août, descendant en dessous de la limite supérieure de l’objectif. Comme le marché s’y attendait, la Réserve sud-africaine a maintenu son taux à 7% pour la troisième réunion consécutive. La banque centrale a maintenu son taux inchangé depuis mars dans le but de soutenir une économie au ralenti qui souffre d’une baisse des exportations, des faibles cours des matières premières et d’une terrible sécheresse. Néanmoins, le PIB devrait maintenant croitre de 0,4% contre 0% pour les précédentes estimations, et l’inflation devrait atteindre 6,4% en moyenne cette année, juste au-dessus de la fourchette-cible de 3-6%. Les analystes croient que le cycle de hausse des taux est terminé et que les taux resteront inchangés jusque fin 2017.
Au Kenya, la banque centrale a abaissé son taux directeur de 50 points de base à 10% dans le but de soutenir les crédits au secteur privé. Cela représente la seconde baisse en quatre mois. La décision de la banque centrale survient seulement quelques semaines après que le gouvernement ait promulgué une loi visant à limiter le coût du crédit à 400 points de base (4%) au-dessus du taux de la banque centrale. Selon les statistiques de l’institution, la croissance des prêts a chuté pour atteindre 7,2% sur un an en juillet contre 21,4% l’année précédente, le niveau le plus bas de ces neuf dernières années. La mauvaise passe du secteur bancaire kényan pourrait durer plus longtemps que prévu. Le NSE ASI a gagné 1,93%.
Au Caire, l’EGX30 a perdu 0,78%. La banque centrale égyptienne a résisté à la tentation de relever ses principaux taux pour les maintenir lors de la dernière réunion du comité en charge de la politique monétaire. Les analystes s’attendaient à ce que la Banque relève ses taux après que l’inflation se soit accélérée. Cependant, l’institution a considéré que les facteurs derrière la reprise de l’inflation étaient temporaires, considérant qu’une hausse des taux ne permettrait pas de contenir l’inflation liée à la hausse de l’électricité et à de la demande en denrées alimentaires pour l’Eid El Adha. Une note publiée par le comité montre que les dynamiques de la croissance ne justifiaient pas de relever les taux.
