(Agence Ecofin) - Pick n Pay Stores Ltd qui est spécialisé dans la grande distribution, a indiqué mardi lors de l'annonce de ses résultats pour l'exercice s'achevant au 28 février 2016, qu'il envisageait d'implanter un « deuxième moteur pour sa croissance » au Nigéria, le plus grand marché et la première économie d'Afrique. Le groupe sud-africain dit mener la réflexion et les recherches depuis les deux dernières années.
L'introduction de Pick n Pay au Nigéria, devrait se faire à travers une joint-venture avec A.G. Leventis, une société du Nigeria Stock Exchange, mais très majoritairement contrôlée par Leventis Holding, un véhicule d'investissement incorporé au Luxembourg. « AG Leventis a une expérience de près de 90 ans dans le commerce au Nigéria, avec une expertise importante dans la grande consommation de masse, les véhicules automobiles, la logistique, les chaîne d'approvisionnement et l'immobilier », a expliqué Pick n Pay.
Le sud-africain contrôlera 51% de l'opération et apportera des solutions pour un déploiement visant à atteindre les consommateurs de détails et les acheteurs intermédiaires. L'entreprise dit aussi poursuivre son expansion hors Afrique du sud dans une logique prudente et bien mesurée. Elle devrait retrouver au Nigéria, Shoprite, un autre des leaders sud-africains de son secteur.
Même s'il offre un potentiel presque inégalé dans la région, le marché nigérian pose un certain nombre de défis. Deux acteurs sud-africains de la grande distribution (Truthworth International, Woolworth Holding) et un agro industriel (Tiger Brands) ont plié bagage, sévèrement frappés par le contre effet de la politique de change. Alors que le Naira (monnaie nigériane) a fortement perdu de la valeur sur le marché des devises, les autorités du Nigéria maintiennent les taux à un niveau artificiellement élevé plombant ainsi les charges financières des opérateurs économiques.
Mais pour Pick n Pay cette expansion est une question de résilience. Le marché sud-africain continue de faire face à des vents contraires, dans un contexte marqué par un risque de repli des marges. Lundi 25 avril, Shoprite a lancé la guerre des prix, indiquant que les consommateurs sud-africains devraient se montrer vigilants sur les éventuelles hausses des prix des produits. Une inflation à laquelle les entreprises sud-africaines ne peuvent échapper, face au compromis occasionné par la hausse des coûts de facteur et la nécessité de générer des rendements pour les investisseurs.