L'Angola a lancé ce mercredi un fonds souverain de 5 milliards de dollars afin d’investir dans des actifs nationaux et étrangers en canalisant sa vaste richesse pétrolière dans les infrastructures, les hôtels et d'autres projets à forte croissance.
Le deuxième producteur de pétrole brut d’Afrique espère ainsi diversifier son économie dépendante du pétrole en développant les infrastructures en dehors du secteur énergétique. Le pays a été dévasté par une guerre civile de 27 ans qui a pris fin il ya une décennie.
Le Fonds Souverain Angolais (FSA), qui va également investir dans des titres financiers, sera dirigé par le secretariat aux affaires économiques du président José Eduardo Dos Santos.
José Filomeno dos Santos, l'un des fils du président, siégera également au conseil d'administration composé de trois personnes, un rendez-vous susceptible de soulever d'autres questions sur la transparence du fonds. Le président Dos Santos a dirigé le pays pendant 33 ans et a prêté serment pour un nouveau mandat de cinq ans le mois dernier.
Les premiers investissements du fonds seront dans des projets visant à développer l'agriculture, la production d'énergie et le transport, avec un accent mis au départ sur l'industrie hôtelière en Afrique sub-saharienne.
Revenus pétroliers
Jusqu'à présent, le pays du sud-ouest de l'Afrique a été l'un des rares Etats membres de l'OPEP sans fonds souverain.
Les recettes pétrolières représentent plus de 95% des recettes d'exportation de l'Angola et environ 45% du Produit Intérieur Brut. Après des années de croissance à deux chiffres, l'économie angolaise a souffert de la baisse rapide des prix du pétrole en 2008.
Selon la Banque mondiale, estimée à 101 milliards de dollars l'an dernier, la croissance du PIB devrait se situer entre 8 et 10% cette année, grâce aux prix élevés du pétrole.
Le fonds ne serait donc pas un outil de stabilisation dans le cas d'un choc pétrolier comme c’est le cas pour certains pays africains, mais il vise à diversifier l'économie et créer de la richesse. Il sera financé par les recettes pétrolières supplémentaires transférés par le gouvernement et des rendements de ses projets d'investissement.
"La transparence du fonds sera assurée par un reporting strict, des règles d'audit et une politique d'investissement qui sera annoncée bientôt", a déclaré Filomeno dos Santos.
Le Nigeria, premier producteur de pétrole du continent, a déjà mis en place un fonds souverain similaire d’1 milliard de dollars, bien que sa progression a été freinée par des querelles politiques.
Source: Reuters