(Agence Ecofin) - Aux prises avec une grave crise économique, Accra a annoncé il y a deux jours la suspension du paiement des échéances sur une partie de ses dettes extérieures, dont les eurobonds et les prêts commerciaux.

     

    L’agence de notation financière Standard & Poor’s (S&P) a annoncé, mardi 20 décembre, la dégradation de la note souveraine du Ghana à « SD » (Restricted Default ou défaut sélectif), après la décision du gouvernement ghanéen de suspendre le paiement de la majeure partie de la dette extérieure du pays.

     

    « La note du Ghana passe de “CC” à “SD”, en raison de la suspension du paiement de la dette extérieure », a précisé S&P dans un communiqué.

     

    La note « SD » est attribuée automatiquement par S&P à tout pays qui fait défaut de manière sélective sur une catégorie d'obligations ou de dettes spécifiques tout en continuant à payer ses autres dettes.

    « Les très faibles réserves de change, l’inflation élevée, le taux de change volatil et les graves difficultés économiques ont limité la capacité du Ghana à refinancer sa dette arrivant à échéance », a souligné S&P, indiquant qu’elle abaissera à nouveau la note souveraine à « D » (défaut) au cas où le gouvernement ne parviendrait pas à effectuer le prochain paiement de coupon prévu sur sa dette commerciale libellée en devises étrangères.

     

    L’agence de notation a cependant indiqué qu’elle pourrait relever la note du Ghana si le gouvernement parvient à trouver un accord avec les créanciers sur la restructuration de la dette du pays.

     

    Le gouvernement ghanéen avait annoncé, lundi 19 décembre, la suspension provisoire du paiement de la majeure partie de sa dette extérieure. Cette mesure qui concerne les eurobonds, les prêts commerciaux à terme et la plupart des dettes bilatérales vise à « empêcher une nouvelle détérioration de la situation économique, financière et sociale » du Ghana « dans l'attente d'accords futurs » avec tous les créanciers du pays.

     

    Le Ghana est aux prises avec une grave crise économique consécutive au ralentissement provoqué par la pandémie du coronavirus et les retombées de la guerre en Ukraine. Alors que le remboursement de la dette siphonne environ 70% des recettes publiques, l’inflation a atteint 50% en novembre dernier, tandis que la monnaie locale a plongé de plus 50% depuis le début de l’année en cours.

     

    Les réserves de change brutes du pays s’élevaient à environ 6,6 milliards $ à la fin du mois de septembre 2022, contre 9,7 milliards $ enregistrés à fin 2021.

     

    Pour tenter de remettre à flot les finances publiques, le Ghana a conclu, le 12 décembre dernier, un accord préliminaire avec le Fonds monétaire international (FMI) sur un plan de sauvetage de 3 milliards $, en contrepartie d’un programme de réformes visant notamment à « rétablir la stabilité macroéconomique et la viabilité de la dette ».L’institution financière multilatérale avait cependant estimé que la dette du Ghana, qui s’élève à 393,4 milliards de cedis (38 milliards $) n'était pas viable, et a invité les autorités à procéder à une restructuration de cette dette pour bénéficier de ce plan de sauvetage.

     

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