(Xinhua) -- Un taux de croissance de 4% est prévu en Afrique subsaharienne pour 2015, indique la Banque mondiale, dans sa publication trimestrielle, Africa's Pulse, qui analyse les perspectives économiques de l'Afrique.
Selon ce document, "le taux de croissance va baisser de 0,5% par rapport à celui enregistré en 2014 et c'est la première fois que l' Afrique poste un taux annuel en dessous de 4,4% depuis deux décennies".
"Le taux se situerait toutefois autour de 4,7% si on exclut l'Afrique du Sud qui a un taux beaucoup plus faible que la moyenne", précise le rapport.
Au cours d'une vidéoconférence suivie à Dakar, l'économiste en chef de la région Afrique à la Banque mondiale, Francisco Ferreira, a déclaré que "ce recul s' explique largement par la baisse, depuis juin 2014, des cours du pétrole, matière première la plus commercialisée de la région".
"Cette baisse a dégradé les termes de l' échange de la plupart des pays de la région, d' autant qu' elle s' étend à
d'autres matières premières comme l' or et le gaz naturel dont les prix sont désormais davantage liés à ceux du pétrole", a-t-il ajouté.
Il a estimé que "les conflits qui se poursuivent dans certaines zones et les incidents émanant de groupes extrémistes comme Boko Haram et les Shebab constituent un risque sécuritaire qui pourrait remettre en cause les acquis du développement" en Afrique subsaharienne.
De son côté, l'économiste principale à la région Afrique, Punam Chuhan-Pole, a soutenu que "du fait de la grande diversité économique du continent, l'impact de la baisse des cours des matières premières sera toutefois variable selon les pays, même parmi les pays producteurs de pétrole".
"Au Nigeria la croissance devrait repartir en 2016 et au-delà parce que la diversification de l'économie, en particulier le secteur des services, devrait tirer la croissance. En revanche les pays exportateurs de pétrole à l' économie moins diversifiée comme l' Angola et la Guinée équatoriale, devraient souffrir plus durablement de la faiblesse des cours du pétrole", a-t-elle expliqué.
"Les déficits budgétaires élevés et des dépenses publiques peu performantes constituent une source de vulnérabilité pour de nombreux pays de la région et il est urgent que ces pays améliorent leur situation budgétaire et accroissent leur résilience aux chocs externes", a-t-elle conclu.