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    Les émissions obligataires internationales des États africains ont dépassé leur niveau historique depuis le début de l'année : Moody's

    Emissions obligataires internationales venues de l'Afrique : une hausse appelée à se maintenir selon l’agence de notation Moody’s dans une étude publiée le 10 octobre dernier.

    Les pays africains devraient être amenés à intensifier leur recours aux marchés financiers internationaux à moyen et long termes, avec l'arrivée attendue de six nouveaux États africains sur les marchés internationaux dans les prochaines années, annonce Moody's Investors Service dans une nouvelle étude publiée le 10 Octobre dernier. Les émissions des États africains sur le marché primaire ont déjà atteint un niveau historique de 8 milliards de dollars pour la seule année 2013.

    "Le continent africain a dans l'ensemble fait preuve d'une remarquable résilience aux chocs financiers lors de la crise financière internationale. Il devrait selon nous continuer à susciter l'engouement des investisseurs au vu des bonnes perspectives de croissance que l'on attend autour de 5% à 6% dans les cinq prochaines années", souligne Aurélien Mali, Analyste VP Senior chez Moody's, qui co-signe cette étude.

    Les émissions sur le marché primaire à l'initiative de pays africains ont, depuis le début de l'année, déjà atteint 8 milliards de dollars, soit leur plus haut niveau. Ce phénomène est dû au retour des émetteurs sur les marchés internationaux tels que l'Egypte (Caa1, perspective négative), le Ghana (B1 stable), le Nigéria (Ba3, stable) et l'Afrique du Sud (Baa1, négative), ainsi qu'à la présence d'un nouvel émetteur, le Rwanda. "Cette croissance continue des opérations d'émission obligataire devrait, à moyen terme, s'accentuer et faciliter ainsi l'accès aux marchés internationaux des collectivités territoriales, entreprises et établissements financiers", poursuit l'analyste.

    D'ici la fin de l'année, le Sénégal (B1, stable) devrait également faire son retour sur les marchés internationaux. Moody's a en outre recensé en Afrique subsaharienne six pays qui sont susceptibles de procéder dans les prochaines années à une émission inaugurale d'obligations sur les marchés internationaux : l'Angola (Ba3, perspective positive), le Cameroun, le Kenya (B1, stable), la Tanzanie, l'Ouganda et le Mozambique (B1, stable). Ceux-ci prévoient pour la plupart de lever au moins 500 millions de dollars chacun, ce qui leur permettra d'intégrer l'indice JP Morgan des obligations des marchés émergents (EMBIG). Non seulement cela va-t-il contribuer à augmenter leur visibilité auprès d'un plus grand nombre d'investisseurs, mais cela permettra aussi de fixer un taux de référence pour les entreprises et banques locales désireuses d'émettre à l'international.

    Les États africains disposent en outre d'autres sources de financement extérieur telles que les prêts multi- et bilatéraux de même que les prêts qui leur sont accordés par des banques commerciales. Aussi l'agence estime-t-elle probable que bien qu'en progression, les financements par le biais d'émissions obligataires internationales, servant à répondre en partie à des besoins d'infrastructures, ne vont continuer à représenter qu'une part limitée des flux bruts de capitaux à destination de la région.

    Selon Moody's, les pays de la région sont appelés à jouer un rôle moteur sur les marchés obligataires, ce qui devrait favoriser les nouvelles émissions internationales d'émetteurs publics - « GRI » (Government-related institutions) - comme que les grandes entreprises de services énergétiques (utilities) qui utiliseront comme référent pour leurs émissions les taux des emprunts d'Etat.

     

    Accéder à l’étude complète "International Sovereign Issuance in Africa 2013/2014: A Rating Agency Perspective"

     

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