Clap de fin sur une année boursière haute en couleurs ! La Bourse de Casablanca rompt enfin avec un cycle baissier qui a longtemps duré (plus de 5 ans). Au coup de cloche final de la séance du de ce vendredi 30 décembre, l’indice marocain Masi a grimpé de 0,72% pour culminer à 11.644,22 points (alors qu’il dépassait à peine les 8.500 points à fin 2015). Il en ressort une performance annuelle de 30,46%. Le baromètre des valeurs les plus liquides de la place-plus restreint- se bonifie de 0,77% pour atteindre 6.547,25 points. Il affiche une performance annuelle tout aussi satisfaisante que le MASI, soit 31,59%.
La capitalisation globale s’élève à 583 milliards de DH (54,7 milliards d’euros). La place a brassé un peu plus de 393 millions de DH (36,87 millions d’euros) en flux transactionnel. Une séance assez animée. Mais les variations spectaculaires de dernières minutes –liées principalement aux opérations d’aller-retour – n’ont pas été recensées ce jour là. Le niveau des échanges aurait, par conséquent, triplé de volume.
L’aversion des investisseurs semble désormais faire partie de l’histoire ancienne. Conjuguée à la solide croissance des profits des sociétés cotées et l’afflux important de liquidités vers le marché Actions, la Bourse de Casablanca n’a jamais été aussi dynamique. Pour les analystes d’Attijari Intermediation, cet enthousiasme devrait se poursuivre en 2017. « Nous sommes convaincus que le marché Actions sera l’une des principales sources d’opportunités en 2017», affirme le département Analyse et recherche de la Banque d’affaires marocaine. Celui-ci a dressé pour l’occasion un portefeuille type comportant une dizaine de titres offrant un couple Croissance/Rendement attractif.
Voici les 10 titres et leurs argumentaires :
*Cosumar : (cours cible 360 DH, potentiel 4%)
La mutation du Groupe Cosumar d’un opérateur purement local à un exportateur structurel, lui permettrait d’achever une capacité bénéficiaire récurrente allant à 1 milliard de DH (93 millions d’euros) contre un niveau moyen de 640 millions de DH (60 millions d’euros) sur les trois dernières années.
Tenant compte de la forte hausse des cours du sucre à l’international, la valeur des exportations à horizon 2020 s’élèverait à 2,9 milliards de DH (272 millions d’euros), soit 30% du CA consolidé.
La volonté du Groupe d’augmenter sa capacité de production à travers deux investissements majeurs. D’une part, un projet d’augmentation de la capacité de raffinage au Maroc dès 2017. D’autre part, le co-investissement dans une nouvelle raffinerie en Arabie Saoudite pour un démarrage prévu en 2019.
*Marsa Maroc: (cours cible 133 DH, potentiel 14%)
Marsa Maroc, qui vient d’intégrer la Bourse de Casablanca, devrait entamer une phase soutenue en termes de croissance sur la période 2016-2017. Ce scénario est justifié par l’aptitude de l’opérateur à gagner des points de part de marché aux dépens des concurrents n’ayant pas la capacité d’accompagner l’augmentation importante du trafic portuaire au Maroc.
L’opérateur afficherait une hausse importante de ses bénéfices en 2016 de 65,3% à 620 millions de DH ( 59 millions d’euros). Cette performance se reflèterait positivement sur le DPA qui s’établirait à 7 DH sur la même année contre 3,4 DH initialement. Avec une trésorerie récurrente de 1,5 milliard de DH (140 millions d’euros), la soutenabilité de ce niveau de dividende paraît un scénario crédible.
*Managem : (cours cible 1250 DH, potentiel 27%)
L’effort d’investissement du Groupe Managem sur la période 2011-2014 lui permet en 2016 de rehausser ses volumes de production : Cuivre (+20,0%), Or (+6,0%) et Argent (+5,0%). Cette tendance revêt un caractère structurel sur le MT.
La solide reprise des cours des métaux de base à compter du T4-2016 couplée à la réduction importante des cash-cost auraient un impact positif sur les niveaux de profitabilité de l’opérateur durant la période 2016-2017.
*CMT : (cours cible 1550 DH, potentiel 17%)
Suite à la découverte d’importantes ressources minières en 2014, le Management s’oriente aujourd’hui vers des projets de capacité. Le recours de l’opérateur à un emprunt de 300 millions de DH(28 millions d’euros) auprès de la BERD en novembre 2016, permettrait une augmentation de sa production minière de 25% durant les trois prochaines années.
L’opérateur dispose d’une assise financière confortable lui permettant de préserver un DPA moyen autour des 130 DH sur le MT. A cet effet, le titre CMT offre l’un des meilleurs rendements de la cote, soit un D/Y moyen de 10% sur la période 2016-2017.
*Résidence Dar Saada : (cours cible 255 DH, potentiel 37%)
Le modèle de gestion de l’opérateur rassure quant à la qualité de sa croissance future et de son Bilan. Il s’agit plus précisément : d’une politique d’acquisition du foncier qui repose sur une logique opérationnelle plutôt que patrimoniale, d’un mode de financement ciblé par projet, et aussi, d’une gestion prudente des encaissements des créances clients.
Après une phase de forte croissance, RDS entamerait en 2016 un cycle positif de génération du cash. Cette nouvelle phase de développement offrirait de bonnes perspectives en termes d’amélioration des dividendes sur le moyen terme.
*Addoha : (cours cible 52 DH, potentiel 23%)
Addoha ne semble pas éprouver des difficultés à réduire ses stocks de produits finis dans un marché de l’immobilier qui montre des signes rassurants en 2016. Sur les 7 derniers trimestres, les ventes de stocks représentent 40% des préventes totales du Groupe.
Sous l’effet simultané de la baisse importante de l’encours de la dette et du coût de financement, Addoha dégagerait au terme de la période de son plan de sauvetage –le Plan Génération Cash initié en 2015-, une économie d’intérêt cumulée d’environ 300 millions de DH (28 millions d’euros). Cette économie de charge offre un potentiel d’amélioration du bénéfice récurrent de 26%, soit un niveau normatif de 1,2 milliard de DH (112 millions d’euros).
*Total Maroc : (cours cible 1260 DH, potentiel 5%)
La libéralisation du secteur des produits pétroliers au Maroc après plus d’une décennie de fixation des prix, favorise un relèvement structurel des niveaux de profitabilité.
La politique d’investissement soutenue de Total Maroc se traduit par l’ouverture de 10 nouvelles stations-service par an sur la période 2016-2018. Par conséquent, le TCAM des ventes du distributeur s’élèverait à 6% sur la même période contre 4% pour le secteur.
*Delta Holding : (cours cible 35 DH, potentiel 20%)
Delta Holding a entamé, depuis 2014, un processus durable de redressement de ses bénéfices. Les réalisations positives au S1-2016 confirment la capacité du Groupe à maintenir cette dynamique sur le moyen terme avec un RNPG cible de 220 millions de DH (20 millions d’euros) en 2017.
Grâce à son degré de diversification, le Groupe affiche un profil de croissance à la fois soutenu et moins volatile. Le TCAM du CA s’établirait autours des 9% sur le moyen terme, conforté par la nouvelle stratégie d’investissement du Royaume et le développement des activités de l’opérateur en Afrique.
La récente opération d’acquisition de 100% de Barclays Bank Egypt par Attijariwafa bank, marque le démarrage d’une nouvelle phase d’implantation du Groupe marocain en Afrique anglophone. Cette acquisition aura des effets visibles sur les agrégats consolidés 2016 du groupe. Il s’agit: d’une amélioration des fonds propres de 11,7%, d’une appréciation du PNB de 8,4% et enfin, d’un rehaussement du RNPG de 16,3%.
L’amélioration de la situation de liquidité du marché marocain et l’agressivité commerciale basée sur l’extension du réseau soutiennent une croissance forte et homogène des activités de Wafa Assurance. La compagnie présente une structure financière particulièrement confortable qui constitue un matelas de sécurité contre les risques opérationnels et financiers.