Fin du dernier épisode. Le feuilleton de la Société anonyme marocaine de l'industrie du raffinage (Samir) trouve son épilogue dans la liquidation judiciaire prononcée ce lundi 21 mars par le président du tribunal de Commerce de Casablanca. La Samir a dix jours pour faire appel du verdict.
Verdict tombé. La Samir, raffinerie marocaine, filiale de la société saoudienne Corral Petroleum Holdings AB, appartenant au Cheikh Hussein Al-Amoudi, à l’arrêt depuis août 2015, à la suite de graves difficultés financières, est officiellement déclarée en liquidation judiciaire. Tel est le verdict prononcé par le président du tribunal de Casablanca ce lundi 21 mars.
La Samir avec à sa tête Jamal Baâmer, son directeur général a dix jours pour faire appel de la décision. La continuation de l’activité a cependant été autorisée par le tribunal de Casablanca pendant une période de trois mois.
À travers cette décision qui entraîne la dissolution de la société, la Samir n'a pas su convaincre le tribunal de Commerce de Casablanca, le 7 mars dernier de la reprise de la raffinerie nationale moyennant le rééchelonnement de toutes ses dettes, sur la base d'un emprunt de 2 milliards de dirhams et l’injection de 6 milliards de dirhams d’argent frais au capital. Selon son énième plan de la dernière chance.
Pour rappel, après avoir fait voter, le 15 octobre 2015, en assemblée générale, une augmentation de capital de 1 milliard de dollars, le saoudien Mohamed El Amoudi, n’avait finalement rien versé, provoquant la fureur des autorités marocaines.
A titre d'indication, les actionnaires de la Samir sont Corral Petroleum Holding, groupe suédo-saoudien à 67,27 %. Le groupe marocain Holmarcom en détient 5,78%. Le restant du capital est constitué par le flottant à la bourse de Casablanca pour la part de 26,95%.
Implantée sur le port de Mohammedia à 40 km au nord de Casablanca, la Samir est une ancienne entreprise d’état privatisée dans les années 90. C’est la seule raffinerie du Maroc. Elle assurait environ un tiers de l’approvisionnement en carburant du pays dont les distributeurs de carburants se fournissent désormais sur le seul marché international.
En 2014, la Samir avait enregistré une perte de 3,4 milliards de dirhams (1 000 dirhams = 92 euros) pour un chiffre d’affaires de 44 milliards de dirhams. Ses comptes 2015 n’ont pas été publiés mais le passif de l’entreprise s’élèverait à plus de 40 milliards de dirhams en dettes bancaires, fournisseurs, fiscales et sociales. Elle emploie environ 900 salariés