(Agence Ecofin) - La société industrielle du papier et du carton (SOTIPAPIER), présentée comme étant le numéro 1 en Tunisie du papier kraft, a débuté le 4 mars 2013 son opération d’introduction sur la Bourse des Valeurs Mobilières de Tunis (BVMT).
Cette introduction est la deuxième phase de son opération d’ouverture de capital portant sur un volume global de 48 millions de dinars tunisiens (DT) dont 8 MDT par appel public à l’épargne et 40 MDT qui ont déjà été collectés auprès de 20 investisseurs institutionnels, à travers un placement global de 65 000 actions.
« Cette société a été valorisé à 120 millions de capitalisation boursière et nous avons ouvert 40% de la société, ce qui veut dire que nous sommes tenus de lever 48 millions de dinars sur le marché financier en l’espace d’une semaine. Sotipapier vient enrichir la place de Tunis, d’un nouveau représentant d’un nouveau sous-secteur. Et c’est bien sûr l’objectif auquel nous tenons tous en tant que marché financier », a commenté Fadhel Abdelkhafi, le directeur général de la BVMT, le 3 mars dernier à l’occasion de la communication financière du groupe.
« Ce qui est important de comprendre c’est que la relation forte qui existe aujourd’hui entre Swicorp et le groupe Hamrouni va rester effectivement centrale, et les 40% qui vont être introduite en bourse vont nous permettre d’apporter un plus en terme de notoriété au niveau de l’entreprise, et surtout d’ajouter des cordes à notre arc, de manière à financer différemment notre développement dans les années futures », a expliqué Philipe Lacoste, le directeur général de Sotipapier dans le même contexte.
Il faut dire que la décision pour le groupe de s’introduire en bourse date d’avant 2012, et avait déjà été exprimée au moment de l’entrée dans son capital de la firme d’investissement Swicorp, qui est basée en Arabie Saoudite. Un des objectif de cette injection de capital était de renforcer les fondamentaux de Sotipapier afin de la préparer à cette entrée en bourse. L’entreprise revendique actuellement une situation financière saine, avec un endettement limité à 2 millions de dinars et une exploitation fortement génératrice de trésorerie positive, ce qui lui permet d’autofinancer ses investissements et d’assurer une politique de dividendes jugée généreuse.
Certains observateurs restent cependant prudents et s’interrogent sur l’opportunité de l’opération. Le groupe a reconnu que les gains fiscaux (environ 30%) de l’opération sont effectifs. Mais ces observateurs relèvent le fait que c’est surtout une opération juteuse pour les actionnaires actuels du groupe, notamment Swicorp qui était rentré en 2012 dans son capital à 2,5 dinars l’action qui est aujourd’hui offerte au public à 5 dinars l’unité.
D’un autre côté, de par le fait que Sotipapier domine le marché tunisien à près de 80%, certains autres observateurs n’excluent pas la possibilité que, sur le moyen terme, l’opération soit moins rentable, car les marges de forte croissance sont désormais faibles et les possibilités à l’international bloquées par des produits plus compétitifs. La conclusion des souscriptions et les premières valeurs de cotation seront des indicateurs pertinents de mesure de la réaction des investisseurs.
