Le rouge a dominé sur les places boursières africaines. Les marchés du continent ont retenu leur souffle avant le « jobs report » américain pour le mois d’avril qui aurait pu indiquer que l’économie américaine était assez forte pour justifier une hausse des taux d’intérêts. Au risque de nous répéter, une telle hausse pourrait déclencher une fuite de capitaux des marchés africains au profit du marché US.
Publié vendredi, le rapport de l’emploi américain nous apprend que l’économie US a créé 160.000 emplois en avril, ce qui est le niveau le plus bas de créations de ces 7 derniers mois et est considérablement inférieur aux 209.000 créations du mois de mars. Néanmoins, le taux de de chômage est resté inchangé à 5% et le salaire moyen a augmenté de 0,3%, en ligne avec les estimations des économistes.
Parallèlement aux actions, les devises des marchés émergents ont connu leur plus forte baisse en 4 mois suite aux déclarations d’officiels de la Fed selon lesquelles la banque centrale pourrait augmenter ses taux avant la fin du premier semestre. Cela va à l’encontre du consensus des économistes qui ne tablaient justement pas sur une hausse lors du prochain meeting en juillet. Ces déclarations ont quelque peu boosté le dollar.
En Afrique du Sud, le sentiment négatif sur les marchés mondiaux a pesé sur les cours. Le JSE ASI a perdu 2,91% sur l’ensemble de la semaine, terminant dans le rouge 4 jours sur les 5. Moody’s a annoncé vendredi qu’elle maintenait la notation de l’Afrique du Sud au-dessus d’« investment-grade » tout en abaissant les perspectives à négatives. Les inquiétudes étaient grandes quant à la possibilité de baisse de la notation de la dette de souveraine du pays au niveau « junk » (spéculatif). La confirmation du maintien du rating reflète l’idée que nous approcherions d’un point d’inflexion après des années de faible croissance. Cela devrait rassurer les investisseurs. Notons également cette semaine que le groupe Barclays a commencé à quitter le continent après avoir vendu 12,2% de parts dans l’entité Barclays Africa Group. Le groupe anglais a déclaré avoir vendu la première tranche des 103,6 millions d’actions de sa filiale africaine pour un montant de 876 millions de dollars, sans mentionner le nom des investisseurs. Le processus de sortie du continent devrait se terminer dans 3 ans.
Tout comme à Johannesburg, la bourse du Caire a baissé fortement. L’indice principal, l’EGX 30 a perdu 2,90%. La faible liquidité a pesé sur l’activité. Le groupe médical égyptien Cleopatra Hospital, qui est détenu à hauteur de 72,5% par Abraaj Group, a débuté les procédure d'introduction de 25% de son capital sur l'Egyptian Exchange. La bourse Egyptienne a également annoncé la signature d'un accord avec la Bourse de Bahreïn prévoyant des doubles cotations.
En Ouganda, l’USE ASI a perdu, lui, 0,68%. La presse a rapporté que la baisse de la production de Kakira Sugar Works, le plus grand producteur de sucre du pays, a fait perdre près de 28 millions de dollars en impôts et revenus d’exportations au gouvernement.
Au Nigéria, le NGSE ASI a gagné 2,25% cette semaine malgré que la notation du pays ait été abaissée de Ba3 à B1 par Moody’s (perspectives stables). Par ailleurs, selon le Bureau National de Statistiques, les investissements entrants ont baissé pour atteindre 140 milliards de naira, soit le niveau le plus bas de ces 9 dernières années. Cela ne semble pas avoir pesé sur les marchés nigérians boostés par l’annonce du maintien du pays dans les indices MSCI.
Au Zimbabwe, le ZSE Ind. a gagné 1,17% sur la semaine, et ce, malgré le climat difficile des affaires qui règne depuis l’année dernière.
