(Agence Ecofin) - Le marché financier égyptien qui semblait inébranlable après la libéralisation des taux de change et la perspective des milliards $ du Fonds Monétaire International, a connu jeudi 19 janvier 2017, sa première grosse chute. Ses principaux indices, EGX 30, EGX70 et EGX100 ont chuté respectivement de 3,7%, 3,2% et 2,9% à la fin de la journée, une première depuis plusieurs mois.
Les investisseurs ont manifestement réagi à l'annonce d'un retour, au plus tard le 31 mai 2017, de la taxe sur les gains en capitaux, ou des droits de timbre sur les transactions boursières, parmi les réformes que le gouvernement du Caire a acceptées d'effectuer en contrepartie de l'appui du Fonds Monétaire International. Le but affirmé de cette initiative est d'améliorer les revenus fiscaux.
Une telle mesure existait déjà en 2013 sous la forme des droits de timbre et avait permis au gouvernement de mobiliser l'équivalent de 18,7 millions $. Elle avait été remplacée en 2014 par une taxe de 10% sur les gains en capitaux, avant d'être retirée en mai 2015 pour deux ans sous la pression des investisseurs.
Par la suite le conseil des investissements en Egypte a prolongé la suspension de l'application de cette taxe de trois ans supplémentaires, jusqu'en 2020. La promesse contenue dans le document programme publié par le FMI annonce un volte-face.
Le gouvernement égyptien n'a pas formellement commenté cette information, mais les investisseurs, notamment égyptiens, ont désinvesti massivement ce jour. Les titres ayant connu les plus gros volumes de transaction ont aussi beaucoup perdu. Qalaa Holdings a dévissé de 7,14% dans un volume de 83 millions de titres échangés. Orascom Telecom plonge de 6,17% pour 80,9 millions de titres échangés.
Ce sentiment négatif des investisseurs égyptiens a cependant fait des heureux. Les investisseurs étrangers (non arabes et non égyptiens) ont été les acheteurs nets de la journée, avec une valeur globale des actions acquises de 117,7 millions de Livres égyptiennes.
