(Agence Ecofin) - Les banques nigérianes sont traditionnellement attractives pour les investisseurs boursiers, en raison de leurs faibles valorisations. L’analyse des performances des 4 plus grandes d’entre elles après 9 mois explique la prudence observée par certains.
Les performances financières des 4 groupes bancaires nigérians par la valeur boursière et qui ont déjà publié leurs résultats des 9 premiers mois sont quasi stables, selon des données de marché collectées par l'Agence Ecofin.
Pour United Bank for Africa (UBA), Access Bank (ACCESS), Zenith Bank (ZENITHBANK) et Guaranty Trust Bank (GTCO), les revenus d'intérêts combinés ont atteint l'équivalent de 3 milliards $ au terme du mois de septembre 2021. C'est 1,4% de plus qu’à la même période en 2020.
Dans la foulée, les revenus des services autres que les intérêts ont reculé à seulement 1,4 milliard $ contre 1,52 milliard $ à fin septembre 2020. Ces deux informations indiquent que malgré la reprise post covid-19, les gros intermédiaires financiers du Nigeria n'ont pas trouvé des opportunités pour générer plus de revenus sur le marché du crédit et des services bancaires.
Une autre analyse pourrait attribuer cette performance stable à la dévaluation du naira qui impacte négativement la conversion des résultats en dollar. Pour les 4 banques analysées, le bénéfice net cumulé a été de 2,04 milliards $ au terme des trois premiers trimestres 2021. Il est en hausse de 4,8% par rapport à celui de l'année dernière. Mais il a surtout été soutenu par un repli de 11% des provisions effectuées pour se prémunir contre les créances à risque. Elles sont passées de 211,5 millions $ à fin septembre 2020 à 188,2 millions $ pour les 9 premiers mois de 2021.
Aussi, on note que le ratio de marge net qui évalue le bénéfice réalisé par une entreprise pour chaque 100 unités de monnaie de chiffre d'affaires a reculé, passant de 34,4% à 33,8%. Enfin, on note que les 4 banques ont été moins généreuses jusqu'ici, avec leurs actionnaires. Seulement, l'équivalent de 275,8 millions $ de dividendes ont été payés sur la période contre 316,3 millions $ en 2020. Cependant, les remboursements de dette notamment de long terme ont augmenté. Elles ont atteint 2 milliards $ contre 1 milliard $, l'année précédente.
Les banques nigérianes sont traditionnellement considérées comme étant rentables par les gestionnaires de fonds boursiers qui investissent sur leurs actions. Selon Capital IQ, les quatre structures bancaires possèdent en effet une valeur de marché qui représente moins d'une fois leur valeur comptable combinée. Elles se vendent donc moins cher. Mais les performances de l’année rappellent aux investisseurs qu'elles évoluent dans un environnement complexe qui doit être en permanence évalué.