Nouvelle journée noire à la bourse de Nairobi, les valeurs bancaires ont chuté ce vendredi pour la deuxième journée consécutive suite à la signature mercredi dernier d’un texte de loi plafonnant les taux d’intérêt bancaires par le président Kenyatta.
Une chute principalement menée par les trois plus grandes banques du pays, Equity Bank (-9.92%), Cooperative bank (-9.62%), et KCB Group (-10.00%).
Le texte signé par le chef de l’État kényan réglemente les taux d’intérêt applicables aux prêts et aux dépôts bancaires. Dans le cadre de la nouvelle loi : les taux d’intérêt des prêts bancaires sont plafonnés à quatre points de pourcentage au-dessus du taux de référence de la Banque centrale du Kenya, qui est aujourd’hui de 10,5 %, tandis que les dépôts des épargnants devront être rémunérés à hauteur d’au moins 70 % du taux de référence. Aujourd’hui, certaines banques kényanes imposent des taux d’intérêt de l’ordre de 18 % sur leurs prêts, tandis que les taux de rémunération des dépôts sont souvent inférieurs à 5 %, rappelle le quotidien britannique The Financial Times.
A la clôture du NSE, NIC Bank perdait 9,43% pour s’établir à 24 Shillings, Housing Finance (-9,71%) à 13,95 Ksh, Standard Chartered (-6,86%) à 190 Ksh, I&M Bank lache 9,84% et Barclays perdant 8,75%.
Il s’agit de la seconde journée noire pour la bourse du Kenya, le NSE All Share, l’indice principal de la bourse, perdait déjà 5,01% jeudi. A la fermeture du marché ce vendredi, l’indice perd 4 points pour s’établir à 134,97 (-3%).
Le Kenya, plus grande économie de l'Afrique de l'Est, a arrêté le contrôle des taux d’intérêt commerciaux au début des années 1990. L'industrie a depuis grandi pour offrir les meilleurs rendements de fonds propres aux prêteurs, attirant les investisseurs étrangers.
La signature de ce texte est censée répondre aux "frustrations des Kényans au sujet du coût du crédit", selon le président Uhuru Kenyatta, mais est vivement contestée par l'industrie bancaire et les analystes financiers.
