(Agence Ecofin) - La capitalisation boursière de la BRVM a connu en 2022 une plus-value de 24,2%. Cumulativement avec les 7,7% de rendements de dividendes nets, cela représente un gain de 34,28% pour les investisseurs. Toutefois, cette performance pourrait difficilement se maintenir.
Depuis le début de l'année, 585,2 milliards FCFA de dividendes nets ont été annoncés par 34 sociétés cotées sur la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) de l'UEMOA pour l'exercice 2022. Si on rapproche ce montant de la capitalisation boursière au 31 décembre 2022, qui s'élevait à environ 7561,7 milliards FCFA, cela donne un rendement global de 7,77% pour les investisseurs.
Ce taux est intéressant. La capitalisation boursière de la BRVM à la fin de l'année 2022 avait enregistré une plus-value de 24,2%, selon des calculs effectués par l'Agence Ecofin. Cumulé, cela a offert aux investisseurs de la BRVM un rendement d'investissement de 34,28%. Même en ajustant pour l'inflation et l'effet négatif du taux de change, la BRVM est demeurée une option attrayante pour les investisseurs intéressés par des actions.
Cependant, cette performance globale masque quelques disparités. Certaines entreprises, notamment celles qui sont des filiales du groupe de télécommunications Orange, ont fortement contribué à l’augmentation du volume des dividendes distribués. D'autres, telles que Palm Ci ou Société des caoutchoucs de Grand-Béréby, ont dominé en matière de rendements des dividendes avec des valeurs respectives de 15,7% et 15,2%.
Une analyse croisée des données montre que cette richesse créée sur la BRVM ne profite pas nécessairement à l'épargne locale de l'UEMOA. Bien que l'État ivoirien prélève 15% sur le dividende brut annoncé par les entreprises, la part du flottant boursier dans le dividende distribué est seulement de 26,34%. Si l'on exclut les participations publiques ou locales très minoritaires, une part significative de ce dividende est drainée hors de l'économie de l'UEMOA.
La forte présence des investisseurs étrangers rend les dynamiques de performance de la BRVM, vulnérables face à d'éventuels chocs externes ou internes. Historiquement, les investisseurs étrangers ont tendance à repositionner leurs capitaux sur des marchés plus sûrs et plus rentables en cas de nécessité. Par ailleurs, la capitalisation boursière a affiché une progression annuelle moyenne de 23,17% au cours des trois dernières années, bien que le rythme de croissance ait ralenti.
Si ce marché devait maintenir ce rythme de plus-value boursière avec un taux de rendement de 7,7% à l'horizon 2026, cela nécessiterait que les sociétés cotées sur ce marché distribuent des dividendes nets qui atteindront 1100 milliards FCFA au terme de la troisième année. C'est un élément que les investisseurs devront surveiller attentivement.
