Les marchés africains ont reçu un coup de boost en milieu de semaine après que l’annonce prudente de la Réserve Fédérale américaine ait fait revoir le timing d’une hausse des taux américains. La perspective de taux d’emprunts faibles aux Etats-Unis a stimulé les actifs à haut-rendement dans les nations émergentes même si, cependant, la tension restait palpable suite à l’incertitude quant au « Brexit » du Royaume-Uni.
Les marches africains ont, pour la plupart, fini dans le rouge cette semaine et ce, pour différentes raisons. Au Zimbabwe, le ZSE Ind. a chuté de 7,47%. La pénurie de liquidités s’est intensifiée ces dernières semaines au point de voir se développer un marché noir parallèle. Pour rappel, le Zimbabwe a aboli en 2009 sa propre devise et l’a remplacée par un système multi-devise après que son économie se soit effondrée. En plus du dollar américain, le Zimbabwe autorise aujourd’hui l’utilisation du rand sud-africain, le yuan chinois, la livre britannique et l’euro. Le dollar représente pour l’instant 95% des échanges. Si le système a permis de contenir l’inflation pour un temps, il a asséché les réserves de liquidités du gouvernement. Actuellement, les acteurs économiques paient une prime pour détenir des liquidités. La banque centrale a annoncé le mois dernier le lancement de « bond notes » arrimés au dollar. Pour les critiques, cette mesure va stimuler l’activité sur le marché noir. En effet, le Zimbabwe étant un importateur net, ces « bond notes » ne pouvant pas être utilisés pour s’acquitter des factures à l’étranger et vu la pénurie de liquidités, les importateurs vont être obligés de se tourner vers le marché noirs pour trouver les dollars dont ils ont besoin pour leurs activités.
Beaucoup de paroles, mais peu d’actes…Il s’avère que finalement la Réserve fédérale américaine pourrait conserver ses taux bas encore un peu plus longtemps. En effet, le dernier rapport de l’emploi publié vendredi indique que l’économie américaine a créé en mai le nombre d’emploi le plus faible de ces six dernières années. En tenant compte des résultats des deux mois précédents, il semble que la tendance de la création d’emploi est baissière. La réaction des marchés ne s’est pas faite attendre: le dollar s’est affaibli par rapport aux principales devises mondiales, dont africaines.
Les marchés ont été très actifs cette semaine. Apparemment peu sensibles aux résultats trimestriels peu convaincants, les bourses mondiales semblent de mieux en mieux accepter l’idée d’une relève des taux aux Etats-Unis. Et ils ont raison de l’être : Janet Yellen, la présidente de la Réserve fédérale, a confirmé qu’une telle hausse pouvait devenir réalité dans les mois à venir, si l’économie continue de s’améliorer. Yellen rejoint donc ainsi les quelques autres officiels de la banque centrale qui commentent publiquement la prochaine décision de la Fed depuis quelques semaines. La présidente de la Fed s’est toujours montrée favorable à un ajustement graduel des taux à condition que l’inflation atteigne l’objectif de 2%. Bien que les conditions économiques se soient améliorées, le dernier chiffre officiel pour l’inflation est de 1,1%. Pour les marchés africains, cela signifie donc que nous ne sommes pas près de revoir des taux au niveau d’avant-crise. Une bonne chose. Par ailleurs, l’optimisme a été de rigueur cette semaine après que le pétrole ait franchi la barre de 50 dollars le baril pour la première fois en 7 mois, accompagnant le rebond des métaux précieux (or et platine).